lundi 5 septembre 2022

WRITING INKTOBER - EPISODE 6

 MOT : COINCER - ACIDE - TOITURE


Elle marche depuis des heures. Le silence dort au-dessus de  la ville. Un camion anonyme traverse une avenue, et si un véhicule passe près d'elle, Crystal se cache, apeurée. Elle a écumé les lotissements, en vain. Maintenant, elle a choisi une petite route goudronnée qui sillonne entre des maisons de plus en plus éloignées les unes des autres, à l'assaut d'une colline. Elle longe des vignes et des vergers. Loin en contrebas, elle devine la mer. Une vaste étendue noire, qui absorbe toute lumière. Crystal marque un temps d'arrêt et regarde en arrière. On ne peut pas apercevoir la ligne d'horizon, mais on devine les plages qui grignotent la ville. Elle soupire, épuisée. Des cris de mouettes, au loin, la font régulièrement sursauter et la pousse à accélérer le pas, avec le sentiment d'être une bête traquée. 
Une impasse se dessine sur sa droite, qui vient couper la route en deux voies. Dans un dernier effort, avec un brin d'espoir, Crystal tourne à droite. Le chemin est en terre battue au bout de quelques mètres, là où le seul lampadaire de la rue cesse de déverser ses lueurs orange. Ce n'est plus qu'un tunnel d'obscurité, ponctué de toits sombres. Crystal déglutit, hésitante. Elle envisage de passer le reste de la nuit à l'abri sous la lumière. Mais le Corbeau n'est sûrement pas loin, elle ferait une proie facile. Et il lui faut trouver son foyer. C'est un besoin presque vital. En marchant, elle observe autour d'elle. Très vite, elle réalise que ses yeux se sont habitués, elle distingue mieux les détails. Le ciel s'est dégagé, une lune ovale dispense un peu de clarté, et vient découper à la serpe un décor en clair-obscur. 

Tout à coup, ça lui revient. Crystal a déjà marché par ici. Les cailloux qui roulent sous ses baskets, les fils électriques qui relient les poteaux en béton, le long des clôtures de droite. Jusqu'au bout du chemin. Quelque part par ici, il y a une piscine, surplombée d'un petit jacuzzi en pierres bleues. La terrasse qui y fait face ouvre sur une façade principale de la maison, abritée sous une tonnelle en fer forgé. C'est ici, Crystal en est sûre. Sa maison. Elle accélère. L'impasse s'achève sur un grand portail noir. On devine le dense feuillage d'un olivier taillé en boule et derrière lui deux grandes fenêtres à l'étage. Celle de gauche, c'est celle de sa chambre. Soulagement mêlé d'une douleur sourde. Ce besoin de se sentir en sécurité dans sa bulle est si fort qu'il l'étouffe. Elle se précipite sur la poignée, la tourne. C'est fermé à clé. Elle s'acharne un instant, alors que ses yeux débordent de larmes. Errer dans la ville, porter en elle cette douleur insupportable, ces questions sans réponse, la fuite en avant, le Corbeau, le bateau... pour arriver à cette porte qui lui refuse l'accès à ce qu'elle recherche désespérément. Crystal ne l'accepte pas. Hystérique, elle secoue la poignée comme une forcenée, hurle et donne des coups de pied sur la toile. Le bruit est terrible, il résonne jusque loin dans la nuit. Tant pis, que quelqu'un allume des lumières, qu'on vienne la voir, la folle rousse, perdue aux portes de chez elle.

Elle pleure, appuyée contre le portail, avant de se laisser glisser au sol, le visage dans ses mains. Il lui faut quelques minutes pour éteindre le feu qui brûle dans sa gorge. Inspirant doucement, elle expire longuement, relève la tête vers le ciel. Son calme est revenu. En surface. Elle se redresse, face à la clôture. Sur la gauche, le mur crépis d'orange descend et forme une vague, avant d'être grignoté par les lauriers au-dessus. Juste là, il y a un petit espace entre le portail et le mur. Elle pose un pied sur le gros gond et se hisse sur le dessus. Agile, elle enjambe la paroi et se laisse tomber de l'autre côté. Ce n'était pas si compliqué. Dans le jardin, elle se retrouve sur la pelouse, au pied de l'olivier. Près d'elle, la piscine s'étend, avec à son flanc, le jacuzzi. Derrière le portail, une allée de graviers mène à la terrasse, coupé par deux piliers. De grands rosiers grimpent à l'assaut de la tonnelle. La jeune femme avance sur le pelouse, emprunte un petit sentier de pierres de taille, jusqu'à la terrasse. Alors qu'elle scrute les fenêtres de l'étage, un mouvement la surprend. Une ondulation sous ses pieds. D'abord imperceptible. Puis assez forte pour manquer de perdre l'équilibre. Elle écarte les bras, tente de se rattraper, mais le sol remue et elle trébuche. Sa main agrippe un rosier. Les épines lui déchirent la paume, les joues. Elle crie. La piscine, la pelouse, les graviers, tout gondole, comme si le sol n'était fait que d'un vaste trompe l'œil peint à la surface de l'eau. Ses pieds s'enfoncent, absorbés par le décor. Des sables mouvants ! Aussi absurde que le répète une voix dans sa tête, le sol la dévore. Crystal se débat de toutes ses forces, mais très vite, elle est immergée jusqu'à la taille dans une gadoue presque compacte. Ca colle, et elle dérape dans un concert de bruits de succion écœurants. Chaque mouvement est un combat, et quelque part au fond d'elle monte un cri qui ne lui appartient pas. "Artax !" Et la peur l'envahit à nouveau, la figeant sur place. La boue acide lui entre dans la bouche, tandis qu'elle essaie d'aspirer de l'air à grandes goulées. Elle recrache, tousse, gémit en tentant de surnager, d'attraper ce qu'elle peut. La maison la surplombe de si haut, un juge impartial qui l'étudie en silence. Le sol entier fait comme un tourbillon maintenant, l'emporte au fond de lui. Dans une dernière tentative, elle manque de peu le tronc d'un autre rosier. Son bras s'embourbe et elle sombre, dans un mélange de cris et de gargouillis.

C'est donc la fin. A quoi bon cet éveil, pour retourner dans les ténèbres. Sans l'ombre d'une réponse. Au-dessus d'elle, les étoiles brillent, indifférentes au spectacle. L'espace d'une seconde, une ombre les dissimule. La jeune femme tend sa main libre vers elles et ferme les yeux. Elle capitule.

Quelque chose enserre ses doigts. Une poigne forte, assurée, qui tout à coup tire. Doucement d'abord, puis par à-coups de plus en plus forts. La douleur lui vrille la nuque. Crystal se sent déchirée, piégée dans une boue infâme qui ne veut pas la libérer. Mais la serre qui retient sa main tire, et une autre lui attrape le  bras. Violemment, elle est extirpée du sol. Quand son autre bras est dégagé, elle lève la tête et saisit les poignets qui cherchent à la sauver. Emportés dans l'élan, avec un dernier bruit d'aspiration, Crystal part en arrière. Elle ouvre les yeux. Un grognement à son oreille, un souffle chaud dans sa nuque. Soudain, elle est à plusieurs mètres au-dessus du sol, et deux bras lui enserrent la taille. Sous ses chaussures transformées en buches de boue informes, le sol a repris une apparence insoupçonnable. Une piscine entourée de pelouse, une belle allée de graviers coupée par un muret et deux piliers. Des sables mouvants fous, qu'elle pourrait penser avoir rêvés, si Crystal n'était pas entièrement recouverte de gadoue. Son coeur bat encore dans ses oreilles, ses jambes tressautent, et ses bras lui font mal. Le paysage défile, tandis qu'on la porte comme un paquet de linge sale. Elle se débattrait bien pour qu'on la lâche, mais l'idée de retomber dans un de ces pièges surréalistes lui fait tenir sa langue. Au bout d'un moment, la brise la glace, et elle grelotte. Sans s'en rendre compte, elle gémit. Et soudain, elle sent un choc sous ses pieds.

On la pose, sur le toit d'une maison. Dès qu'elle retrouve l'équilibre, Crystal s'éloigne sur les tuiles, et se retourne. Devant elle se redresse l'homme corbeau. Il la fixe et son regard n'est pas amène.
Il semble essoufflé, agacé. Sur ses vêtements, et ses ailes noires, des tâches de boue. Crystal se laisse tomber doucement, épuisée, sans le quitter des yeux. Le voyage lui a retourné l'estomac. Le froid la transperce, tandis qu'elle se recroqueville et croise ses bras serrés contre sa poitrine. Elle essaie de ne pas claquer des dents alors toute sa mâchoire tressaute, et la boue séchée lui tire le visage. Reprenant son souffle, elle jette des coups d'œil inquiets autour d'elle. Au loin, des chiens se répondent, et l'atmosphère prend une tournure lugubre. Toujours tremblante, et pour se donner contenance, elle s'essuie le visage, balayer les morceaux de terre figée sur son pantalon. Sa respiration est hachée, et son esprit lutte pour garder un semblant de cohésion. Des images fusent dans tous les sens sous son crâne, sans comprendre ce qui vient de se passer. Était-ce une illusion ? Et si ça n'en était pas une, comment l'interpréter ? Depuis son éveil, elle n'a rien vu de tel. Pourquoi justement chez elle ? Dans sa maison ! Son foyer. Le seul endroit où elle pensait être en sécurité. La jeune femme soupire, accablée. Elle qui croyait pouvoir se reposer, la voilà tout à coup totalement seule. Rien ne peut la protéger, et sa maison, elle le comprend alors, lui refuse l'accès. Sans pouvoir expliquer comment cela peut être possible, elle sait que rentrer dans sa maison ne lui ai plus autorisé.
D'avant en arrière, elle se balance pour se réchauffer. Un bruit sec juste à côté d'elle la fait bondir. En une seconde, Crystal est accroupie, prête à détaler. Une masse informe vient de s'échouer à ses pieds. Le temps de saisir ce que c'est, elle s'est relevée, et recule, oubliant l'espace d'une seconde, qu'elle est sur un toit. La tuile cède sous elle, et elle part à la renverse. Son corps bascule dans le vide et elle agite les bras pour retrouver son équilibre. Penchée à l'oblique, elle voit le jardinet en contrebas, avec une rangée de lavandes, un petit carré de pelouse qui, elle le jurerait, s'est mis à onduler. Sa bouche s'ouvre sur un cri, interrompu par la poigne ferme du corbeau. Négligemment, il l'attire vers lui d'un geste sec. Plaquée tout à coup contre lui, le sang aux tempes, ses pieds glissent sur les tuiles avant de reprendre l'équilibre. Sa tête posée sur son torse, ses cheveux roux emmêlés devant le visage, Crystal ne bouge plus. Il lui tient toujours le poignet, et attentive, elle sent son souffle dans son cou. Puis elle s'écarte, lentement, sans oser trop s'éloigner. Le Corbeau la terrifie, mais il lui a sauvé deux fois la vie en peu de temps. Il ne faudrait pas provoquer l'adage, "jamais deux sans trois".
- Merci, souffle-t-elle. Ses yeux vont du jardinet au Corbeau.
- La veste.
La voix est basse, profonde.
- Qu... quoi ?
- La veste.
Elle est pétrifiée. Chaque mot est découpé à la hache, et empli Crystal d'une crainte sourde. Piquée d'un brin de curiosité. Elle tourne lentement la tête vers le tas qui l'a fait sursauter. Le Corbeau lui fait un bref signe du menton. Ce qu'il a jeté et qui a manqué de la faire tomber du toit, c'est une simple veste noire. La jeune femme pousse un soupir à la fois surpris et gêné.
- Ah.
Elle se baisse pour la ramasser et la lui tend. Le vêtement est trop long, trop grand mais il est encore chaud. L'homme la toise, et lui adresse à nouveau un signe de tête.
- C'est... c'est pour moi ?... Merci.
De crainte qu'il change d'avis, Crystal l'enfile, et la referme autour d'elle, appréciant la chaleur qui l'entoure. 
- Dites, on ne pourrait pas descendre, maintenant ? Demande-t-elle après quelques minutes.
Le Corbeau détourne le visage vers le ciel. Plus un mot ne sort de sa bouche serrée. Crystal s'agenouille pour attendre. Mais après un moment, elle ne tient plus en place. Il lui tourne carrément le dos maintenant, ses ailes noires lovées autour de lui.
- Excusez-moi, je vous parle. Je vous demande si on peut descendre
Pas de réponse.
L'énervement prend le pas à nouveau sur la peur. Ce toit la rend dingue, et tout bien réfléchis, même s'il lui a sauvé la vie, elle n'a pas à obéir au Corbeau. Si elle veut descendre, elle peut le faire. Non ?
- Oh et puis zut, râle-t-elle. Je ne sais peut-être pas voler, mais je peux me débrouiller.
La jeune femme avise le bord du toit et la gouttière. Il suffit de s'y accrocher, et d'escalader. Ce n'est pas si haut. Les jambes dans le vide, elle se laisse glisser doucement, jusqu'à ce que le bout de ses pieds atteigne le parapet, un peu plus bas. Sa tête et ses bras sont toujours sur le toit, quand tout à coup, lui vient un doute. Elle se râcle la gorge, marque un temps d'arrêt, et interpelle le Corbeau :
- Vous pouvez au moins me dire si je risque de tomber sur des sables mouvants là en bas ?
La seule chose qui lui répond, c'est le vrombissement d'un scooter, très loin en ville.
- Ok.
Elle finit sa descente, son agacement montant d'un cran. L'épisode du sol qui aspire les gens la terrifie encore, mais rester immobile à attendre, sans savoir quoi, c'est le meilleur moyen d'effilocher un peu plus sa raison. En équilibre sur le faîte de ce qui semble être un garage, Crystal tâte leur solidité, avant de lâcher la gouttière. Il lui faudra le traverser sur au moins deux mètres, avant de se laisser glisser sur le rebord et arriver enfin en bas. Un pas, puis deux. La veste mal fermée se gonfle dans la brise, et glace la transpiration qui lui dessine des lézardes dans le dos. Elle parvient à l'autre bout sans accroc. Toujours lentement, à l'image d'une funambule, Crystal s'accroupit et s'allonge. Sous ses genoux, elle sent le feuillage d'une épaisse glycine aux prises avec le tuyau qu'elle essaie d'attraper. Un creux entre deux branches accueille sa basket. Elle lâche le rebord et attrape la gouttière d'une main, et le tronc de la glycine de l'autre. De son deuxième pied, elle prend appui sur une autre branche. Ses poumons pèsent lourds, elle est presque en apnée. Une couronne de cheveux collent à son front. L'escalade se fait sans grâce mais la jeune femme parvient à se frayer un chemin. 
Soudain, un bruit de bois qui éclate. La seconde d'après, Crystal dégringole. Le sol la cueille violemment sans qu'elle ait eu le temps de crier. Allongée sur le gravier, des milliers de petits angles pointus s'enfoncent dans sa chair. 
La jeune femme gémit, avant de tousser pour reprendre sa respiration. Le souffle coupé, son coeur a raté plusieurs battements, et tout à coup, la douleur d'abord foudroyante, se déverse comme un tsunami dans chaque parcelle de son corps. Ses bras acceptent de remuer, non sans craquer un peu, et elle se frotte l'arrière du crâne. Les yeux rivés sur le ciel noir, elle plie lentement les genoux, puis se redresse. Sa tête résonne comme un caisson de batterie, et son orgueil en a pris un coup. Mais au moins, elle a quitté le toit. Elle s'en remettra. Sous elle, les graviers crissent. Ils semblent bien réels. Pourtant, Crystal n'est pas sûre. Elle se lève et marche en tâtant le sol à chaque pas. Un peu plus loin, un portail en bois donne sur l'impasse. Il faut qu'elle quitte cet endroit. Toujours sur la pointe des pieds, elle remonte un petit chemin bordé de lavandes. Les fleurs libèrent un parfum fort qui fait remonter des images. Juste une impression. De réconfort, quelque chose de familier. Ca lui fait de nouveau monter cette boule de tristesse au fond de la gorge. Tentée, elle avance sa main pour cueillir un brin. Mais elle stoppée net dans son geste.
Le Corbeau l'a attrapée par le poignet d'un mouvement sec qui l'a surprise. Quand elle lève son visage vers lui, il la toise de ce regard pénétrant qui la fige. Derrière lui, le portail est grand ouvert. Il continue de la regarder et secoue la tête.
- Ne touche à rien, gronde-t-il. Sors d'ici, maintenant !
Crystal obéit. Elle trottine presque, à la fois craintive et vexée. Le Corbeau ferme le battement à sa suite. D'un geste autoritaire de la main, il lui indique le chemin. 

Ils marchent dans le noir, sans un mot, Crystal juste derrière le Corbeau. Elle ne le suit pas vraiment, simplement, elle ne sait pas où aller. Et, s'il fallait vraiment l'avouer, un fond de curiosité la pousse aussi à étudier l'homme étrange, autant qu'elle le redoute.
Sous le grand lampadaire à l'entrée de l'impasse, ils aperçoivent tous les deux la mer loin sur la gauche. A droite, un grand champ de vignes sépare le lotissement d'où ils viennent de tous les autres. Juste sur leur gauche, les bois grignotent le trottoir, ponctués de grandes propriétés, avant d'être dispersés par la ville.

Au-delà de toutes les émotions qui la submergent, Crystal ressent surtout la solitude. La nuit est presque morte. A part son inquiétant acolyte, le reste du monde n'existe pas à cette heure. Le calme fait soudain comme du sel sur une plaie. Elle renifle, et ressert les bords de la veste autour d'elle. Chaque inspiration soulève sa poitrine mais elle n'a pas assez d'air, un étau enserre son corps tout entier. Un étau d'angoisse que n'arrange pas ses deux yeux noirs qui la transpercent. La jeune femme les sent, posés sur elle. Le Corbeau reste immobile, juste à la lisière de la lumière, mais il ne cesse de l'observer. Qu'attend-il à la fin ?  Le spectacle de Crystal en proie à son désespoir lui plaît-il ?
Et toutes ses questions qui la tourmentent, elle n'en peut plus tout à coup. Elles lui donnent le tournis. En bas de la colline, la lune se reflète légèrement sur la mer. Elle se découpe sur un horizon invisible, et alors la jeune femme est parcouru d'un frisson. 
Elle coure. Aussi vite qu'elle le peut, la brise sifflant à ses oreilles, elle dévale la route. Ses jambes s'emmêlent, et chaque pas est une décharge de douleur, mais elle coure, sans s'arrêter.
Elle trébuche une première fois, en prise avec une panique totale. A travers son jogging, elle s'écorche un genoux, s'accroupit, regarde la mer. Se relève, tant bien que mal. Ses pieds patinent, dérapent, elle a la poitrine en feu. A nouveau, elle se blesse les mains en essayer de se rattraper, éperdue. Il faut qu'elle parte, mais son corps n'en peut plus. Elle s'écroule sur un trottoir, la respiration sifflante. 
Pendant une seconde, c'est comme si elle s'éteignait. Et pourquoi pas, finalement. Ne serait-ce pas mieux ? Ses yeux roulent dans ses orbites, à la recherche de quelque chose qu'elle ne voit pas.
Dans le noir de la nuit, une silhouette se découpe. Au-dessus d'elle, allongée sur le bitume, le Corbeau se penche vers elle. Le menton incliné de côté, il l'étudie sans un mot, et sur son visage fermé passe une onde d'agacement. Quand il se baisse, Crystal se recroqueville, les mains devant elle. 
- Ne... me... ramène pas là...bas

Tout devient nuages noirs et douleurs.


HISTOIRE A SUIVRE !

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Pour lire l'histoire depuis le début : 

EPISODE 1 : CRISTAL

EPISODE 2 : COSTUME

EPISODE 3 : NAVIRE - NOEUD - CORBEAU

EPISODE 4 : ESPRIT - VENTILATEUR - MONTRE - PRESSION

EPISODE 5 : CHOISIR - ACIDE