mercredi 27 janvier 2016

Ces femmes qui savent faire...

Parlons peu, mais parlons bien. Sur le blog, les choses vont doucement évoluer. Jusqu'à maintenant, accompagnée de quelques photos et illustrations, Lillie habitait tout l'espace. Mais aujourd'hui, il est temps de passer un peu à autre chose. De ne plus toujours parler à la troisième personne, cachée derrière un personnage et ses frasques, aussi drôles soient-elles.
Il est des sujets qui nécessite de lever la tête et de dire "Merde" par soi-même. Ce qui ne veut pas dire qu'on s'oriente vers un contenu plus sérieux. Faut pas déconner non plus !

Alors aujourd'hui, parlons des femmes !...

Taratataaaa ! Messieurs, vous pouvez rester ! "Parler des femmes" ne veut pas dire que vous allez lire un texte chiant, forcément féministe (même si je suis un pur produit d'une éducation de femme libre), ou qu'on va s'enfermer entre vagins respectables dans une chambre en chemises de nuit pour évoquer les garçons et la dernière brassière en Lycra !
Ne tombons pas dans le Girly non plus... Oh wait ! Le "girly", c'est un vilain mot ! Avant, je l'utilisais pour critiquer les fringues girly d'une nana : trop roses, trop paillettes, trop glitter, trop fifille, trop dadame... Mais on m'a piqué mon mot pour en faire un truc moche, et rétrograde. "Girly" maintenant, ça s'applique aux femmes qui font de la BD. Ben oui, quand tu es une dessinatrice de BD, tu fais de mignons petits dessins tout gentils et inoffensifs, où tu ne parles que de sac à main et de pilule."Girly", ça veut dire que tu réfléchis comme une fille : avec des paillettes dans la tête et de la guimauve dans le coeur, tandis que le reste du monde (devine qui !) décide avec le poids de la culture, de l'expérience, de l'intelligence.
Bref, "Girly", c'est pas beau, c'est sooooo 2013 ! Et si parfois il tombe à pic, ce mot-là a tendance à hérisser le poil.


On m'a volé mon mot !...

Et comment je fais maintenant ? Comment je fais, quand je vois une nana dans la rue, toute manucure dehors, le cheveux brillant, le talon décidé, le jeans boyfriend fachionne, et le rouge à lèvres corail nickel ? Je ne peux plus dire qu'elle est trop "girly". Mais ce serait bête de dire que c'est une "vraie fille" sous prétexte qu'elle sait marcher avec des talons sans marcher sur une plaque d'égout, ou qu'elle sait assortir les carreaux avec les pois (in avait pas dit que c'était interdit, ça ?!). Et non, parce que ça n'existe pas, les "vraies filles". Nous sommes toutes vraies, pour ainsi dire. Qu'on sourie ou non, qu'on se maquille ou non, qu'on porte des robes ou non, nous sommes toutes de vraies femmes. J'ai appris en grandissant, et je m'accroche à ce principe, qu'il n'existe pas qu'une seule façon de vivre sa féminité. Tu peux être chef de chantier ET être belle. Tu peux faire du foot, cracher par terre (Ribéri style !) ET être belle. Tu peux faire ce que tu veux ET être belle, tant que tu te sens bien. Et penses à dire merde aux autres du coup, une fois de temps en temps. Ca aide.
C'est dur d'être une femme. Oh wait ! Quel scoop !... Oui, c'est dur d'avoir un vagin en 2016 - et on est qu'en janvier ! Ce qu'on morfle dis donc. Alors c'est bien aussi, qu'on se serre les coudes par moment.
Mais quand même (attention, on arrive au coeur du sujet qui nous anime...), on ne va pas me la faire. D'accord, les "vraies filles", les "girly", ça n'existe pas. Mais admettez qu'il y a, parmi tous les types de femmes, une catégorie bien particulière. 

Les femmes qui savent...

Il y a les "Femmes qui savent" et les autres (devine dans quel clan je me situe...). Celles-là, elles utilisent leur corps avec toutes les options, quand toi tu te demandes si tu as bien téléchargé toutes les applications. Celles-là n'attendent pas le rayon de soleil opportun, le courant d'air romantique ou le ralenti à la plage pour se sublimer.  
Invitées à une soirée, elles n'auront aucun mal à trouver la tenue casual-chic parfaite.
Tu découvres la Fleur Cup, après avoir cru à une blague ? Elles connaissent depuis 10 ans. Elles sont à l'aise avec leur corps, elles le maîtrisent.

Elles font du sport, courent pendant les marathons. Et jamais elles ne franchissent la ligne d'arrivée, rouge pivoine, essoufflées et le cheveux en bataille. Le legging est coordonné aux chaussures et les chaussettes au bandeau de tête, les pommettes légèrement rosées.

Une femme qui sait, se pointe toujours bien maquillée. Quand elle se fait le "Smokey eyes", elle ne ressemble pas à Eva Green après une chute dans la piscine. La femme qui sait connaît les marques de crèmes de jour Pas toutes, mais elle a au moins sa préférée, quand tu passes autant de temps à choisir tes yaourts que ta crème. Pourtant, tu essaies. Mais comment faire la différence entre la repulpante, la reconstructive et la "effet fraîcheur" ?! Tiens, et la BB Cream ? C'est quoi ce truc ? Hydratant ? Du fond de teint ? Les deux ? Alors à quoi servent les milliards d'autres trucs en pot qu'on nous refourgue ? A part à lifter ton porte-monnaie ?
Choisir ses produits de beauté, pour certaines, c'est comme hésiter entre couper le fil vert ou le fil rouge. Peu importe lequel tu vas prendre, tu l'auras payé une blinde et ce ne sera jamais le bon. Une chose est sûre : tes rides, tu les aimes, tu les gardes.


Capillotractées !...






Une femme "qui sait" a toujours le cheveux brillant. Avec des soins qu'elle se fabrique parfois elle-même, en suivant les blogs des copines-qui-savent. Elles arborent toutes des brushings soignés, travaillés au fer à boucler. Quand tes cheveux dépassent du bonnet comme deux grosses oreilles de Beagle façon Goofy, elles portent le leur - cousu main - d'un air détaché, assorti au dernier manteau shoppé au soldes de TopShop.

Invitée à un mariage ? Une soirée entre copines ? Reçue en entretien ? La femme-qui-sait est toujours bien coiffée, grâce à son meilleur compagnon, le HEADBAND. Oui, comble d'effronterie, elle sait comment on met un HEADBAND ! 

Je ne sais pas vous, mais après avoir essuyé plusieurs échecs malgré les tuto du web, j'en viens à songer que c'est peut-être une question de chromosome. Ou de gêne. Le gêne qui-sait. 

Et que je te mets des fleurs, des dentelles... Ah ça ! En vidéo, on te montre que c'est super facile, que ça prend 5 minutes pour avoir un joli coiffé-négligé... Je crie à l'arnaque !
 C'est à ce petit jeu-là qu'on démasque la femme-qui-ne-sait-pas. Après une lutte acharnée et trois crises de nerfs dans la salle de bains, elle finit avec une queue de cheval. 

C'est bien aussi, la queue de cheval !





Celles qui maîtrisent la sape...

On ne déconne pas avec les fringues. Et les femmes-qui-savent... le savent. Un style, un look, des heures d'étude. De vraies Cristina en herbe, elles connaissent leur morphologie et ce qui les met en valeur. PAs de robe boule quand tu es en H, ma chéééériiiie ! Quand faire un tour à New Look revient à lire la notice de la machine à laver en turc, elles te pondent la tenue idéale, lookée, hype en moins de deux, pour toutes les occasions.


C'est comme ça qu'un samedi, journée randonnée avec les potes, tu débarques en jeans-pulls-pompes de rando. Et que les copines-qui-savent déboulent avec le pantalon de rando micro aéré rose, assorti à la veste technique bleu ciel, qui va bien avec les chaussures adéquates rose, ponctuées de socquettes - bleues. Et, pour parfaire le tout, le bandeau rose, et les perles. On ne sort pas sans les perles. 




Tu le sens que tu as l'air con ?











Comment ne pas te sentir exclue de ce clan fermé de femme-qui-sait, quand tu es si décalée ? 

Après tout, toi, tu voulais juste faire de la randonnée avec les copains, peu importe ton look. Et au dernier mariage, peu importait que tu sois bien coiffée. Ce qui était drôle, c'est de danser la tektonik à 3h du mat avec la mariée. Et les talons, avoue que tu n'aimes pas toujours ça. Ce n'est pas si grave si tu n'es pas à l'aise en jupe. Alors pourquoi en vouloir à ces femmes-qui-savent ? Pourquoi leur en vouloir ? Pourquoi rêver parfois de devenir elles ?
Tu suis les blogs mode, tu envies leur facilité à trouver la fringue top, la crème hydratante qui va bien, ou le tout dernier maquillage nude haut de gamme. Ça te paraît tout droit sorti d'un univers auquel tu n'as pas accès. Tu doutes de ta condition de fille. Finalement, c'est peut-être toi qui n'es pas une vraie fille...
Je plaisante, je plaisante, mais comme beaucoup de femmes je pense, je me pose souvent la question : pourquoi je ne sais pas me maquiller comme dans les magazines ? Je ne m'habille pas comme sur les blogs mode (que les filles gèrent par ailleurs de main de maître pour les plus assidues, et dont la qualité du travail n'est pas remise en question ici !), je ne fais pas du sport aussi assidument que les autres. Suis-je alors une vraie fille ? Une fille-qui-sait ?
Il y a des jours où je n'ai pas la réponse, et il y en a d'autres, bien plus nombreux, plus forts, où je sais. Où je suis une femme QUI SAIT. Qui sait qu'elle s'en fout, qu'elle fait ce qu'elle veut, quand elle veut (et avec qui elle veut). Une femme que se fout de savoir si elle est bien maquillée, si elle doit porter une jupe en soirée, si elle peut courir après un bus en talons (bien sûr que non !...). Qui se fout de comprendre l'utilité de la BB Cream ! Ce qui devrait intéresser, c'est de savoir, d'être sûre de se sentir bien dans sa féminité.

Dans les moments de doute, dans les moments où je complexe face à une manucure parfaite, un paire de pompes divines, un manteau "chiné", quand je me dis que je devrais peut-être faire des efforts pour être une fille... je me souviens que même si je ne suis pas une femme-qui-sait au sens strict de ma propre définition, je dois forcément savoir quelque chose que les autres ignorent.
Entourée du club dont je n'ai pas le mot de passe, je penses que la féminité n'est exclusive. Elle n'est pas unique, elle n'est pas la même pour toutes. Et bien mal avisée celle qui voudrait me/te faire croire le contraire. 

Je suis contente pour celles qui maîtrisent à fond les merveilleux outils que la Nature nous a fournis.  
Mais je suis encore plus contente d'être ce que je suis, une femme, qui monte encore aux arbres, mets des rangers avec ses jupes rose poudré, se coupe la frange toute seule et jamais correctement. Je suis une femme qui ne met jamais de vernis. Pas parce que je n'aime pas, mais ça m'emmerde d'attendre que ça sèche, et je ne sais pas viser. Je ne vais pas chez le coiffeur - ils me ratent toujours. Les esthéticiennes me sidèrent, et les rayonnages de crèmes anti-rides me font flipper. Je ne pige rien à la mode et entrer dans un H&M me donne
des migraines.
Mais si ça peut vous rassurer, j'ai des tonnes et des tonnes de chaussures, toutes plus belles les unes que les autres.

Et je joue au foot avec.

Rien à foutre.


Je suis une femme. Je fais ce que je veux.





Les illustrations et textes de ce blog sont originaux, uniques et restent la propriété de l'auteur, Lillie Lutin. Pour tout renseignement, ou toute demande d'utilisation d'article/illustration ou de commande, merci de me contacter !

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