vendredi 8 janvier 2016

2016, année de ...

Complétez la phrase...

Huit jours que tout le monde y va de ses bons vœux pour 2016. On passerait pour des égoïstes si on ne s'adaptait pas sur ce blog.
Alors pour la deuxième fois - et probablement pas la dernière- depuis sa création, Lillie va s'assoir dans un coin et me laisser la parole.

Souhaiter une bonne année. Pourquoi faire ?
L'an dernier, à quelques jours près, je m'employais consciencieusement à écrire de jolis messages poétiques sans originalité aux copains, pour transmettre mes bons vœux.
Seulement voilà. Le 7 janvier, il y a (DÉJÀ !) un an, après un coup de fil jovial à une amie, où je lui chantonnais que 2015 nous ouvrait le champs de tous les possibles (oui, c'est original...), l'actualité me pétait à la gueule. Tu cries "Bonne année !", et l'instant d'après, des gens sont éliminés sauvagement, presque en direct à la télé.  Terrible ironie. En une seconde, le monde comprend que non, 2015 ne sera pas une bonne année. Loin s'en faut.


Au détour d'une conversation début novembre, durant laquelle des amis s'impatientaient en attendant 2016, comme persuadés qu'un changement d'année noierait les terribles nouvelles sous des litres et des litres de champagne, je jouais les Nostradamus de bas étages. J'annonçais que l'actualité n'en avait pas fini avec nous. Qu'il soufflait un vent de merde sur notre époque. "Charlie, l'hyper casher... ce n'est qu'un début". Le vent, par bourrasques puissantes, menaçait de déraciner l'arbre de la République tel que nous le connaissions, à l'ombre duquel nous avions grandi. Il avait d'ailleurs cassé quelques branches, à commencer par celles de nos libertés.
Je donnais peut-être un côté mélo-dramatique à ma prédiction, mais j'en demeurais persuadée. Et un vendredi 13 m'aura prouvé que parfois, je déteste avoir raison. Un goût amer dans la bouche, j'ai repensé à ce besoin d'éradiquer 2015. Pourquoi faire ? Les terroristes continueront à se faire sauter s'ils le souhaitent, la bourse dégringolera si elle en a envie, et des gamins mourront toujours ensevelis sous la terre si convoitée du Congo.

Et quand vient le moment de manger la bûche et d'oublier 2015 avec des kilos de foie gras, l'ambiance n'y est pas. Comme bousculés par un traumatisme encore vivace, beaucoup ont fait la fête, mais le cœur n'y était pas.

Pour rester polie, je me suis quand même fendu de quelques messages pour les amis. De souhaits débiles, naïfs, et sincères, parfois plus soi que pour eux. Mais je garde à l'esprit un élément : passer de 2015 à 2016 n'enterrera pas les événements. Tourner une page du calendrier n'effacera rien. Sous prétexte que la Terre entame un nouveau cycle, l'Histoire ne fait pas table rase, et les choses ne s'arrangeront pas.

Sofia Aram l'a très bien dit d'ailleurs : "Bonne année ? Mon cul !" Elle parle mieux que moi, et sa voix résonnera davantage.



Je ne vous souhaite donc pas une bonne année 2016. Mais j'espère que les prochains mois vous seront favorables, plus cléments. Que vous profiterez de votre entourage, de vivre ensemble. Je souhaite que les mémoires ne deviennent pas sélectives, que les "bonnes résolutions" soient de vraies décisions.
Que survive la liberté d'expression.
Que la bière soit fraîche et la musique bien forte.
Que l'arbre, tel le roseau, ne rompt pas.

Et d'ici là...
BONNE GALETTE !

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